Dans Le Soir d’aujourd’hui, un article sur les actions développées par la Communauté française (Ministre de la Culture) en faveur des libraires indépendants. Titre « Un bon libraire près de chez vous. » Au nom de l’accès à la diversité culturelle, entre autres, un label de qualité est décerné à une série de libraires, selon un cahier de charges qualitatif. En outre des moyens publicitaires sont engagés pour valoriser ces libraires indépendants via, notamment, les télévisions communautaires. Déclaration de la Ministre (extrait) : « L’enjeu est clair : promouvoir la diversité littéraire et éditoriale, échapper au formatage et à l’uniformisation résultant de la concentration économique. » On ne peut que s’en réjouir. Mais difficile de ne pas rappeler la différence de traitement par rapport à ce qui a été fait pour le disque. Ou plutôt ce qui n’a pas été fait. Les disquaires indépendants se comptent sur les doigts d’une main. La plupart sont morts étouffés. Et il ne suffit pas de pointer du doigt le téléchargement. Avant que le téléchargement ne devienne un phénomène majeur dans les pratiques d’accès aux musiques enregistrées, les majors ont systématiquement organisé, durant une bonne dizaine d’années, le « formatage et l’uniformisation » selon leurs ambitions de « concentration économique ». En recentrant leurs catalogues : éviter les artistes peu rentables, ou rentables à trop long terme (demandant trop d’investissement). Déjà, cette politique ne pouvait qu’entraîner un assèchement de la curiosité, elle consiste à couper les racines du désir de musique au profit des retours sur investissements rapides, soit tout ce qui peut titiller, exciter les pulsions de nouveautés vite avalées. Les disquaires perdaient le contact avec ce qui leur plaisait le plus dans leur métier : repérer des artistes peu connus, les perles qui dorment dans les catalogues des majors, les faire découvrir. Servir de relais, activer la socialisation par le conseil musical. Ensuite, les représentants ont de moins en moins proposé aux indépendants des conditions économiques intéressantes : cela était réservé à ceux qui vendent beaucoup, les grands réseaux de distribution. Les petits disquaires étaient de moins en moins capables d’afficher des tarifs intéressants. Ensuite, les représentants n’ont même plus pris la peine de se déplacer chez les petits disquaires. Toutes les conditions du formatage étaient réunies et activées. C’est cette politique ravageuse qui a permis l’extension foudroyante du téléchargement et du piratage : le commerce tuant le désir, celui-ci se déplace ailleurs, et l’absence de désir se retourne contre l’économie. C’est aussi une réalité qui a commencé à causer du tort aux médiathèques. Nous avons commencé à ressentir les effets de cette politique en même temps que les disquaires indépendants. C’est, aujourd’hui, ce que l’on veut éviter au livre. Voilà, la différence de statut entre livre et disque est fatale au marché de la musique. Surtout que le disque est souvent associé aux musiques non classiques, d’amusement. La musique n’est pas considérée comme donnant accès aux connaissances. Elle est systématiquement abandonnée au marketing des industries culturelles. Sans état d’âme. Live Nation, voilà un beau plan de formatage. Ça s’est passé pour les disquaires mais, concernant la musique, ça se perpétue sur le plan des musiques vivantes, de l’organisation des concerts. Dans le numéro 707 des Inrockuptibles, un article rend compte de l’incroyable collusion existant entre Live Nation et les pouvoirs publics pour le financement du festival « Main Square » à Arras. Festival qui, malgré l’intervention de l’argent public, reste le plus cher de France. Avec Live Nation, on est en plein dans l’organisation du « formatage et uniformisation » par la mise en place d’une « concentration économique » frisant le monopole. Et ça se passe aussi en Belgique (j’ai relaté ailleurs une table ronde organisée par des pouvoirs publics pour réfléchir sur la ligne éditoriale d’une salle de concert et Live Nation était partie prenante des débats ! C’est aussi un problème de « bonne gouvernance », ce concept ne concerne pas que le cumul de mandats des hommes politiques!). En ce qui concerne la musique, une fois de plus, les opérateurs marchands et leur marketing ont le champ libre. La musique, c’est pour s’amuser, c’est pas grave. Le poids de l’audimat. On imagine bien que l’on réserve le livre au fait de se cultiver et la musique à faire de l’audimat. Il y a de ça, mais ce n’est pas si simple. Je relève dans le même numéro des Inrockuptibles, un autre article dénonçant la hantise des résultats chiffrés, seul critère de réussite pour les grandes expos événéments. Titre : « Les expos au risque de l’Audimat ». En fait l’article traite de deux choses : une manipulation des chiffres, des résultats mitigés présentés par la Ministre comme un succès éclatant d’une part et, d’autre part, le danger de fonctionner à l’audimat pour évaluer les manifestations culturelles. C’est effectivement dramatique mais ça mérite plus qu’un p’tit article pour taper du sucre sur la ministre de la culture du gouvernement Sarkozy (même politique du chiffre que dans la police, pour les reconductions à la frontière, etc.). Ça mérite peut-être même d’engager la ligne éditoriale complète du magazine ! Parce qu’elle est gentille, Claire Moulène (auteure de l’article), mais tout fonctionne à l’Audimat. La presse, y compris Les Inrockuptibles, est très friande de tout ce qui fait « buzz » sur Internet, par exemple. Ce n’est rien d’autre que de l’Audimat, en grande partie ! Les couvertures, les longs articles sont consacrés aux artistes vendeurs, ceux qui remplissent les grandes salles, ceux dont on parle partout, aux artistes que l’on retrouvera dans les grands festivals n’hésitant pas à mélanger argent public et gros sous de Live Nation. La plus grande partie de la matière éditoriale court après l’audience en choisissant de préférence ce qui est doté d’un bon capital d’Audimat, c’est plus facile à vendre. On comprend, pas facile de survivre. (PH)
Catégories
- Art Plastique/ Expositions/ Galeries
- Art Plastique/ Expositions/Musée
- Cinéma (Chroniques DVD)
- Cinéma (en salle)
- Cinéma (Salle)
- colloque
- concert
- Cuisine/Gastronomie/ Restaurants
- danse
- Evénement
- Humeurs
- humeurs politiques
- le qui le pourquoi
- Lieux
- Livres (Essais)
- Livres (Littérature,roman)
- Musiques (Chronique CD)
- Nature
- pause urbaine
- promenade urbaine
- rayon vélo
- spectacle
- Uncategorized
-
Derniers articles
Nuage de tags
"nouvelle vague allemande" altérité anthropocène art contemporain art de l'interprétation art et paysage avenir de la lecture publique avenir des médiathèques avenir prêt public Bernard Stiegler cabanes catastrophe cerveau cinéma indépendant Claude Simon collage corps crise climatique culture du vélo culture et nature culture vélo Cévennes à vélo Didi-Huberman diversité culturelle dématérialisation des supports empreinte esthétique expérience du sensible féminisme genres individuation individuation collective industries culturelles installations installation sonore jardin l'amour et l'absolu l'attention facteur de développement culturel langage des émotions La Sélec le temps lieux publics et politique culturelle marketing Mons 2015 mort musique improvisée médiathèque médiation culturelle médiation culturelle en médiathèque mélancolie mémoire mémoire des camps nature et culture New York organologie paysage peinture penser sous forme de paysages photographie politique culturelle politique de l'esprit postcolonialisme poésie pratiques culturelles rupture sentiment amoureux Sexe street art street art à Paris terrain vague travail du deuil économie numérique écriture écriture et nature étude de paysageArticles les plus consultés
Blogroll
- A propos de licence globale
- actualité street art (photos, références)
- AIME (An Inquiry Into Modes of Existence)
- Appel des appels
- archives anti-fun
- Ars Industrialis
- Base de données musiques et cinéma
- bibliothécaires?
- blog d'écritures : "ruelles"
- Blog philosophie/Intercession
- Economistes atterrés
- Ecrire/Scruter
- Eye and Mind
- Indiscipline
- L’atelier des passages
- La bibliothèque apprivoisée
- La Société de Curiosités
- la vie manifeste
- Laboratoire communication-culture-société
- Le savoir-faire vigneron
- Mediamus, blog des médiathécaires de Dole
- numérique, culture écrite, pratiques culturelles
- Observatoire mondes numériques
- paper blog
- Pic Saint-Loup préféré
- platon pour tous par Bernard Stiegler
- Pthandaround
- Rosascape
- Science, culture, communication
- tête chercheuse Bruxelles Bankgok Brasilia
- tête chercheuse Globe Glauber
- tête chercheuse Noreille
- tête chercheuse Rue des Douradores
- Villa Morel
- Voix de Gilles Deleuze
Blog Stats
- 591 588 hits
Archives
- Mai 2024
- avril 2024
- mars 2024
- février 2024
- janvier 2024
- décembre 2023
- octobre 2023
- août 2023
- juillet 2023
- Mai 2023
- avril 2023
- mars 2023
- février 2023
- janvier 2023
- décembre 2022
- novembre 2022
- octobre 2022
- septembre 2022
- août 2022
- juin 2022
- Mai 2022
- avril 2022
- février 2022
- décembre 2021
- octobre 2021
- août 2021
- juillet 2021
- avril 2021
- février 2021
- décembre 2020
- octobre 2020
- août 2020
- juin 2020
- avril 2020
- mars 2020
- février 2020
- janvier 2020
- novembre 2019
- octobre 2019
- septembre 2019
- août 2019
- juillet 2019
- juin 2019
- Mai 2019
- mars 2019
- février 2019
- janvier 2019
- décembre 2018
- novembre 2018
- octobre 2018
- septembre 2018
- août 2018
- juillet 2018
- Mai 2018
- avril 2018
- février 2018
- janvier 2018
- décembre 2017
- octobre 2017
- septembre 2017
- août 2017
- juillet 2017
- juin 2017
- Mai 2017
- avril 2017
- mars 2017
- février 2017
- décembre 2016
- novembre 2016
- octobre 2016
- août 2016
- juillet 2016
- juin 2016
- avril 2016
- mars 2016
- février 2016
- janvier 2016
- décembre 2015
- novembre 2015
- septembre 2015
- août 2015
- juillet 2015
- Mai 2015
- mars 2015
- février 2015
- janvier 2015
- décembre 2014
- novembre 2014
- septembre 2014
- août 2014
- juillet 2014
- juin 2014
- Mai 2014
- avril 2014
- mars 2014
- février 2014
- janvier 2014
- décembre 2013
- novembre 2013
- octobre 2013
- septembre 2013
- août 2013
- juillet 2013
- juin 2013
- Mai 2013
- avril 2013
- mars 2013
- février 2013
- janvier 2013
- décembre 2012
- novembre 2012
- octobre 2012
- septembre 2012
- août 2012
- juillet 2012
- juin 2012
- Mai 2012
- avril 2012
- mars 2012
- février 2012
- janvier 2012
- décembre 2011
- novembre 2011
- octobre 2011
- septembre 2011
- août 2011
- juillet 2011
- juin 2011
- Mai 2011
- avril 2011
- mars 2011
- février 2011
- janvier 2011
- décembre 2010
- novembre 2010
- octobre 2010
- septembre 2010
- août 2010
- juillet 2010
- juin 2010
- Mai 2010
- avril 2010
- mars 2010
- février 2010
- janvier 2010
- décembre 2009
- novembre 2009
- octobre 2009
- septembre 2009
- août 2009
- juillet 2009
- juin 2009
- Mai 2009
- avril 2009
- mars 2009
- février 2009
- janvier 2009
- décembre 2008
- novembre 2008
- octobre 2008
- septembre 2008
- août 2008
- juillet 2008
- juin 2008
Commentaires récents
Méta
-
Articles récents
- Boîte noire entre lignes amies et ennemies
- Printemps de larmes et d’espoir (avec Beethoven)!
- Pataugeoires temporelles & stases matricielles à Paris
- Le jazz sort de la cale
- Clash et transe d’argile, élan vers le plurivers !
- L’orque interminable dans les flux immortels de lecture
- Nouvelle route et château de lumière
- Les isoloirs et l’écriture de tranchées
- Entre cendres et bris de verre, suivre le chevreuil
- Toucher les mémoires et chimères bruissantes
Rubriques
- Art Plastique/ Expositions/ Galeries (157)
- Art Plastique/ Expositions/Musée (169)
- Cinéma (Chroniques DVD) (57)
- Cinéma (en salle) (25)
- Cinéma (Salle) (5)
- colloque (13)
- concert (19)
- Cuisine/Gastronomie/ Restaurants (50)
- danse (3)
- Evénement (40)
- Humeurs (92)
- humeurs politiques (38)
- le qui le pourquoi (3)
- Lieux (36)
- Livres (Essais) (189)
- Livres (Littérature,roman) (105)
- Musiques (Chronique CD) (77)
- Nature (134)
- pause urbaine (6)
- promenade urbaine (61)
- rayon vélo (42)
- spectacle (3)
- Uncategorized (42)
Lectures terrains vagues (le livre du blog)
Pas d’événements à venir
Sonic plan plan. Digression sur l’éternité rock!
Comment juger l’œuvre continuée de ces chanteurs ou groupes rock qui ont été tellement en phase avec leur époque, lors de leur surgissement et qui, avec le temps, d’album en album, répètent leur formule, s’installent dans la variation, fatalement avec des hauts et des bas ? Pour le rock particulièrement, ne s’agit-il pas d’une forme de fulgurance qu’il ne faut pas forcer au-delà de la date de péremption ? Comment juge-t-on, année après année, la production de ses artistes préférés ? Les écoute-t-on encore vraiment, comme quelque chose de récent qu’il faut examiner à nouveaux frais, ou évalue-t-on avant tout leur capacité à maintenir le souvenir ou l’illusion de cette fulgurance, à nous bercer de l’illusion que « ça continue », nous aidant à entretenir le sentiment que le temps s’immobilise ? Juge-t-on la production artistique dans sa nouvelle occurrence ou se positionne-t-on par rapport à un investissement opéré dans une valeur que l’on a, un temps, considéré comme sûre et durable ? Quelle est la part d’affectif à l’égard de ces groupes qui ont joué un rôle important dans la constitution de notre histoire, de notre identité ? Peut-on les aborder avec justesse, que ce soit dans un sens ou dans l’autre ? Ne tomber dans le piège ni du « le ou les deux premiers étaient bien meilleurs » (posture taxée souvent de snob), ni du « ils sont toujours au top ». (C’est curieux, du reste, que l’attachement aux premiers enregistrements soit déprécié comme étant une pose, parce que finalement, dans bien des cas, les premiers sont effectivement les meilleurs, tant qu’il y a de la recherche, de l’hésitation, des vibrations, des formes pas encore complètement figées, de l’incertitude irradiante, de l’incertaine dynamique.) À vrai dire quelle est la possibilité de réelle nouvelle créativité dans un format rock, une fois qu’un groupe y a formalisé sa griffe, son label ? Si l’art consiste en « réponses » apportées à des « problèmes » d’expression, d’adéquation expressive entre des individus et des environnements, la proposition de réponse des groupes rock semble établie une fois pour toute (à l’opposé de pratiques dans des musiques dites plus savantes). Réponse qui forcément finira par sembler datée et dont la réactualisation tablera surtout (en termes de marché) sur la nostalgie de l’époque, du moment où cette « réponse » semblait la plus appropriée au public qui en était fan lors de son irruption vive. The Eternal. Ces quelques préliminaires à propos du nouveau Sonic-youth. Quelle est la capacité de fraîcheur d’écoute après 20 ans d’impatience à découvrir le « dernier Sonic Youth » !? Espère-t-on vraiment renouer avec l’exaltation éprouvée à recevoir en plein cœur la turbulence sonique en miroir avec une sensation d’urgence immense à assouvir ? Une première écoute « normale » en bureau, volume bas. Morne désespoir. Quelle triste routine, Geffen ou non ! Vraiment rien de nouveau. Après l’écoute répétée plusieurs fois, de façon plus rapprochée, volume élevé, écouteurs dans l’oreille, dans le train, le métro, la rue, ça (re)frémit un peu. Presque des frissons. Des réminiscences ? Toujours aussi « vénéneux » comme on dit dans Le Soir !? Vénéneux pour qui, pourquoi ? En plongeant dedans, de façon plus déterminée, une sorte de satisfaction, comme un confort, quelque chose de connu que les habitudes d’écoute personnalisées aiment reconnaître sous diverses variantes. Le même plaisir répété, provenant du fait de reconnaître le « même » sous une enveloppe retouchée, modifiée, travestie, reproduite (on est dans la reproduction). Ce « même » dans lequel l’investissement affectif a été plutôt conséquent. Ce même est reproduit honnêtement, sans défaillance, sans d’ennui évident, avec une belle énergie. À plusieurs moments, j’y crois, la machine fonctionne, bien rôdée, oublie les rides, les montées avec les guitares redeviennent un peu folles, « ça va repartir, péter, comme avant ». Presque. Mais, presque. Quand même, quelques angoisses : vont-ils devenir aussi pathétiques que, par exemple, les Rolling Stones ? Pourquoi ne s’en tiennent-ils pas à leurs projets parallèles, ratés ou réussis, au moins ils y tentent autre chose et échappent au destin de momies ? Matière musicale. Par contre, autant j’ai une admiration importante pour le parcours de Dominique A., avec son « courage d’oiseau » dans une écriture de chanson pleine de risques, dans une production, certes articulée autour de thèmes et tics mais dans une continuité textuelle plutôt que dans une répétition de recettes, autant je ne parviens à rien retenir de son dernier album. Comme on dit de certaines nourritures qu’elles ne tiennent pas au corps. Elles passent. Pourtant, je me suis acharné. Plusieurs écoutes en salon, plein tubes, en essayant tout pour déclencher l’empathie. Plusieurs écoutes aussi aux écouteurs, en train, dans des salles d’attente. Rien, pas un frémissement. Souvent, j’étais incapable d’attendre la fin de la chanson. Elle me tombait de l’oreille. Ennui complet. Comme je respecte l’artiste, je me suis dit, on va attendre, laisser dormir. Mais quand je lis (et c’est pas la première fois), dans Libération que Dominique A. « renoue avec le minimalisme de « la Fossette » des débuts », là, il y a quand même un malaise. « La Fossette » était tout entier fait d’interstices résonants inaliénables, inusables. Audace maximale dans une (in)forme. Une sorte d’épure improbable que l’on a beau scruter : on ne parvient à déterminer ni « d’où ça vient » ni quelle en est la « recette ». Ce titre journalistique me heurte-t-il parce qu’il touche à ce qui, pour moi, reste un moment indépassable, avec lequel il est impossible de renouer (dans le sens de récréer quelque chose d’équivalent) ? Esprit de possession de la valeur attribuée à une œuvre intériorisée !? Il est difficile de démêler tout ça. Mais il n’y a pas que ça : objectivement, écouter « La Fossette » puis « La Musique », même si on aime le plus récent (et je conçois bien que ce soit possible), il n’y a pas photo, ils ne se ressemblent pas (malgré la récurrence de thèmes etc…). Pourquoi utiliser ce genre de formule ? Parce qu’elle était dans le dossier de presse ? Parce que, simplement, l’artiste revient à enregistrer seul chez lui, mais pas avec les mêmes outils qu’au début et avec une production réalisée après et que l’idée de revenir à ses débuts, au moment le plus fort de l’inspiration (l’instant où elle la plus inattendue) est une idée marketing porteuse ? Il y a de ça. Pas que, mais quand même. Ces manières de faire participent aussi de la crise du disque. (Et ça me fait penser que l’on a pratiqué ça aussi « en médiathèque » : écrire sur les musiques pour donner envie d’emprunter ; lier un acte d’écrire et de jugement à un objectif de rentabilité culturelle ; même si souvent on l’a fait sans trop utiliser des jugements de valeur autoritaires mais plutôt en invitant à une expérience d’ouverture. Envisageons les choses autrement : écrire sur les musiques, sur les films, pour donner à penser, à réfléchir, à explorer les interstices, les fossettes esthétiques.) (PH) – Discographies de Sonic Youth et de Dominique A. en prêt public.
6 Commentaires
Publié dans Musiques (Chronique CD)
Tagué évolution esthétique rock, comment rester fan, critique musicale, exercice de la critique, fan de Dominique A, fan de sonic youth