It’s Only Exhibition, bozar.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis gêné avec cette exposition au Bozar (« It’s not only rock’and’roll, baby« )! Est-ce que je peux dire ma déception? La couverture médiatique a été impressionnante (un article teasing plusieurs mois avant, puis des pages et des pages, gros titres, grandes photos) en donnant l’impression d’un vent unanime pour saluer un événement majeur. Au final, une expo qui peut se parcourir en une demi-heure, qui me laisse perplexe, qui donne un sentiment de creux, de truc faussé. Allez, je reprends tout en sens inverse, je m’arrête et médite devant chaque oeuvre, je scrute. Bianca Casadry (Cocorosie): ce serait amusant comme décor de leur café concert bobo à Paris… Pete Doherty, imbuvable et insignifiant… Fischer-spooner: peut-on sérieusement afficher qu’il s’agit d’un travail qui a fait reculer les limites de l’art? (Ou ne faut-il pas présenter ça comme les frasques prétentieuses du rock spectacle?) Laurie Anderson, la vidéo absente. Yoko Ono, c’est vrai qu’elle fait partie du paysage, qu’elle joue un rôle, qu’elle exerce une sorte d’influence mais de là à la placer comme une artiste majeure et prédominante (ces CD ne laissent aucun souvenir impérissable, ses installations sont gentilles)!? Kembra Pfahler, anecdotique. The Kills, du sous sous sous Warhol nombrilisme… Brian Eno, une chambre agréable, un tout sensible bien réalisé, une atmosphère attirante comme la couleur et l’ombre enfouies dans ses couches de musiques répétitives, planantes, urbaines et mystiques…

 

 

 

 

 

 

 

Antony, rien de transcendant. David Byrne, tout simple mais il y a quelque chose… Patti Smith, j’ai déjà exprimé ce que j’en pensais à propos de son expo à la Fondation Cartier… Bref, je ne comprends pas. Les notices sont toutes imbuvables: du genre autoritaire, « tous ces artistes sont géniaux sans condition ». Le commissaire (Jérôme Sans), très courageux, désamorce toutes les critiques de fond en écrivant que son expo « ne se veut nullement une exposition exhaustive, scientifique ou historique ». Mais l’ambition et la prétention percent plus loin « It’s not only Rock’n’Roll! écrit les premières pages d’une nouvelle histoire ». Ni plus ni moins! Mais dans ce cas peut-être eut-il mieux valu commencer par une approche un brin scientifique et historique. Moins taper dans les copains copines, les artistes people et/ou quelques noms qui ont la cote. Je ne comprends pas: le choix effectué, les parti pris, le discours réducteur, l’emballement de la presse. Pour les fans des artistes exposés, ce sera intéressant, du fétichisme bien rock’n’roll (mais ça, ça ne construit pas une « nouvelle histoire ».) Pour les amateurs de rock sans habitude de confrontation à l’art contemporain, le bluff peut fonctionner. Pour le public amateur d’art contemporain, se laissera-t-il dérouté par la référence rock star !? J’étais il y a peu au vernissage de la galerie Vallois, à Paris, qui accompagne depuis 1994 des artistes comme Richard Jackson, Mike Kelley, Paul Mc Carthy… Elle présente actuellement sous le titre « Hotel California » une sorte de récapitulatif de la place de ces artistes californiens dans la création actuelle, et très proches de la culture rock soit dit en passant (Cfr. simplement les liens entre Mike Kelley et Sonic Youth). Pas besoin de creuser beaucoup: en comparaison, l’étalage only caprices plastiques de stars des Bozar me semble valoir tripette. Le pire est que des artistes rock impliqués dans des créations plasticiennes intéressantes, il en existe.

 

G. Vallois

G. Vallois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

R. Jackson

R. Jackson

3 réponses à “It’s Only Exhibition, bozar.

  1. Mademoiselle Catherine

    Oufti, comme tu balances !!!
    Et même en disant du mal de Laurie Anderson 😦

    (cela dit, je n’ai rien à dire puisque cette expo, je ne l’ai pas vue !)

  2. C’est un peu ce que je soupçonnais. C’est pas parce que ces musiciens font de bons disques qu’ils sont bons en arts plastiques.
    Je regrette malgré tout le côté frileux de la Belgique (et surtout de Bruxelles) quand il s’agit d’art contemporain. Oui, il y a eu l’expo McCarthy à Gand l’année passée mais pour le reste, c’est bien triste. Et je ne suis pas sûre que Wiels va combler ce vide…

  3. Je n’ai pas la chance de pouvoir me rendre facilement à de telles expositions puisque je n’habite pas Paris, donc je ne peux pas donner mon avis, mais à voir l’affiche et les quelques photos je peux imaginer la déception.
    Quant à Bianca, ses œuvres sont un écho à l’univers musical qu’elle a construit avec sa sœur, je peux alors comprendre que, hors contexte, cela laisse de marbre.
    Euh… on peut être bobo sans avoir le pouvoir d’achat des bobo?! :p

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